« L’absurde naît lorsque l’être humain cherche un sens dans un univers indifférent. Mais de cet absurde jaillissent des forces : la révolte, la liberté et la passion. Accepter que la vie soit dénuée de sens intrinsèque n’est pas une résignation, c’est un appel à vivre pleinement, à créer du sens dans chaque acte, car même dans le silence du monde, l’existence mérite d’être embrassée. »

Albert Camus

L'existentialisme

L’existentialisme est une philosophie qui affirme que l’existence précède l’essence : l’être humain n’est pas défini à l’avance, il se construit par ses choix, sa liberté et sa responsabilité. Face à l’absurde ou à l’incertitude, chacun est appelé à donner sens à sa vie par une démarche authentique et engagée.

Vivre sans philosophie, sans sagesse, sans conscience réflexive !?

Sans recul sur notre nature, sans conscience, sans rapport existentiel à soi et aux autres, sans déontologie de vie, sans dignité… L’homme se retrouve soumis à la seule loi de la survie : éviter la douleur, chercher le plaisir, réagir au moindre stimulus. Privé de cette conscience réflexive, il ne s’affranchit pas des contraintes :
il devient, l’esclave d’un mental archaïque, réduit à une forme survivance hyper-matérialiste sans autre valeur que l’égocentrisme.

Ce mental exagère, déforme la réalité, pilote nos choix à notre insu, il favorise le pulsionnel, le comblement immédiat des instincts primaires. Mais nous ne sommes pas que des corps réactifs. Nous avons en nous la capacité de penser, de nous projeter dans des projets qui dépassent notre seule intérêt personnel et de comprendre ce qui nous meut. C’est pourquoi les traditions méditatives – comme le bouddhisme, le yoga, ou la pensée stoïcienne – ont toutes cherché à comprendre la psyché à travers des modélisations :

Ces processus sont nécessaires à la survie, mais ils deviennent destructeurs s’ils dominent l’être tout entier. Ils exagèrent, déforment, nous enferment dans des réactions répétitives.

  • La méditation nous apprend à observer.

  • La philosophie nous aide à donner sens.

  • La sagesse nous réconcilie avec ce que nous sommes profondément.

Ne pas réfléchir, c’est laisser l’instinct gouverner. Réfléchir sans conscience, c’est tourner en rond. Mais méditer, philosopher et cultiver la sagesse… c’est choisir de vivre dans la plénitude d’une vie plus riche et signifiante.

  • l'égo,

  • les mécanismes de défense,

  • les schémas automatiques du mental.

Nos modes de vie reposent sur une dynamique psychique faite d’opposés.

D’un côté, la logique matérialiste — concentré sur l'instinct de survie de l'individu, sur la rivalité, la peur du manque, le besoin de contrôle et de puissance, la prédation affective, la recherche de profit. Une dynamique qui nie la morale, étouffe les sentiments, et finit par nécroser l’être. C’est le mode de fonctionnement du pervers narcissique. On se trouve ici crispé sur la base de la pyramide de Maslow.

De l’autre, une spiritualité de négation — détachée du corps, du désir, du monde. Une tentative de transcendance absolue qui refuse la matière autant que la tension du réel. Les Sâdhus d’Inde en sont l’emblème le plus radical. On se situe ici en apesanteur tout en haut de la pyramide de Maslow.

L’une veut posséder. L’autre, s’évader. Deux postures en apparence opposées, mais qui sont en réalité deux formes de fuite adaptative. Et bien souvent, nous vivons entre ces deux extrêmes — sans toujours en avoir conscience.

Aujourd’hui, à l’heure de l’individualisme triomphant, du tout-pour-soi et des esprits happés par les réseaux sociaux, la société penche du côté de la perversion. En réaction, le religieux réapparaît — sous d'autres formes, plus floues, parfois dogmatiques ou désincarnées.

Or, une autre voie est possible. Une position d’équilibre où la méditation, la philosophie, l’autocritique ouvrent l’accès à un juste milieu où l’on ne renonce ni à la matière / au confort, ni au sentiment / à l’élévation, mais où l’on apprend à les intégrer dans une sagesse ancrée dans le réel.

Psychoses existentialistes