Trauma ou carence précoce dans l'enfance (maltraitance, négligence, parent toxique…)
Ce qui Implique une impossibilité de se construire dans la sécurité, la reconnaissance, ou l’estime de soi. La base centrale du psychisme (le Moi) ne se développe pas de manière stable.
L'absence d’un Moi solide rend nécessaires des défenses psychiques extrêmes.
Ce qui permet :
La mise en place du clivage (soi idéalisé / l’autre dévalorisé),
Le déni de toute faiblesse personnelle,
La projection massive sur autrui de tout ce qui est intolérable à ressentir (culpabilité, impuissance, honte),
L’entretien d’un sentiment de toute-puissance psychique.
Le PN ne peut tolérer la réalité de l’altérité : l’autre devient un miroir à contrôler ou à détruire.
Ces circonstances psycho-émotionnelles empêchent une construction structuré et stable de la base centrale du psychisme (le Moi). Cela engendre une faille narcissique.
Le pervers contient une dynamique profonde de rivalité inconsciente avec sa victime :
Toute forme d’autonomie, de brillance, ou de différence chez l’autre devient insupportable, car elle réactive le vide du PN.
L’autre n’est plus perçu comme une personne, mais comme une menace narcissique.
Ce qui pousse à un projet inconscient de destruction psychique :
Par humiliation chronique, mépris, inversion des rôles,
Par une lente anéantisation de l’identité de l’autre,
Et parfois, dans les cas les plus pathologiques, par une forme de "mise à mort symbolique" ou réelle :
effacement de la volonté de la victime,
destruction de sa confiance en soi,
perte de ses repères relationnels,
voire risque suicidaire chez la victime, tellement l’anéantissement est profond.
1- Le Trauma
2- La faille narcissique
3- Défenses psychiques extrêmes
Ce qui engendre :
Un vide psychique constant,
Une fragilité identitaire extrême,
Une angoisse d’effondrement, de morcellement,
Une défenses psychiques extrêmes,
Et une dépendance cachée à l’attention d’autrui (dépendance affective masquée).
→ Pour survivre, le sujet développe un faux self : masque séduisant, socialement valorisé, qui dissimule le noyau de honte et de dévalorisation.
Le Schéma fonctionnelle de la perversion narcissique


Une réaction en chaîne
Ces mécanismes fondent un mode relationnel pathologique basé sur l’emprise
4- L’emprise
L'emprise :
Initialement il y a une phase de séduction stratégique (love bombing, fausse générosité, storytelling victimaire),
Puis une dynamique d’emprise, où la victime est progressivement :
dévalorisée,
culpabilisée,
isolée,
gaslightée (réalité inversée),
et soumise à une double contrainte - les injonctions paradoxales (messages contradictoires qui empêchent toute défense).
Le PN met en œuvre des tactiques de triangulation (rivalité entre proches) et de noyautage psychique : il désorganise les repères intérieurs de sa cible.
Dans les cas les plus graves, ce système glisse vers une rivalité destructrice
5- Rivalité destructrice
La perversion narcissique décrit une organisation psychique de survie née d’une blessure narcissique précoce — c'est-à-dire le rejet, d'un manque ou d'une humiliation ayant fragilisé le sentiment de valeur personnelle.
Cette douleur, inscrite très tôt dans les couches les plus archaïques du système émotionnel, laisse une empreinte brûlante. Le psychisme, pour continuer à fonctionner, met alors en place un réflexe inconscient : tout faire pour qu’une telle souffrance ne se réveille plus jamais. La première défense consiste alors à se couper de la douleur en niant qu’elle lui appartienne.
Pourtant, même niée, cette vulnérabilité reste présente en arrière-plan. Elle ne disparaît pas : elle flotte comme une tension confuse, menaçante, coûteuse en énergie psychique. Pour réduire ce poids, l’appareil psychique active un autre mécanisme : la projection. La fragilité n’est plus ressentie comme venant de soi, mais attribuée à l’extérieur. Ce qui est refusé en soi (faiblesse, dépendance, peur d’être rejeté) est perçu inconsciemment comme appartenant à autrui — d’abord comme une impression diffuse, puis comme une conviction plus consciente.
Or, cette fragilité projetée — perçue chez l’autre — reste une menace : elle lui rappelle qu'elle existe malgré tout comme une réalité — ce qui risque de réactiver la douleur originelle. Pour s’en protéger, le sujet n’a plus qu’une solution : neutraliser cette fragilité en la contrôlant ou en l’écrasant.
C’est ainsi que l’autre cesse d’être reconnu comme une personne autonome et devient un instrument de protection narcissique, chargé de contenir ce que le sujet ne peut affronter en lui-même.
Dans ses formes les plus avancées, ce fonctionnement va au-delà de la manipulation : il devient un projet inconscient de rivalité absolue, où l’existence même de l’autre est vécue comme une menace à éliminer.
6- Fin de la relation > Recherche d'une nouvelle victime
Retour au mode de séduction au point 4... répétition des cycles indéfiniment !












Ce phénomène est généralement appelé "nomadisme relationnel" ou "vagabondage relationnel" dans la littérature spécialisée. Il s’inscrit dans une dynamique de prédation affective où chaque relation est utilisée à des fins de renarcissisation — et abandonnée dès qu’elle ne sert plus cette fonction.
Nomadisme relationnel (ou "errance affective") : décrit le fait que le pervers narcissique passe de relation en relation sans réelle implication affective durable, mais avec un besoin constant de contrôle, d’admiration ou de domination.
Cycle de consommation relationnelle : chaque personne est « utilisée » jusqu’à ce qu’elle résiste, s’épuise ou découvre la manipulation. La rupture survient souvent sur fond de conflit, ce qui permet au pervers narcissique de se positionner en victime (storytelling victimaire) tout en justifiant sa fuite ou son remplacement de la victime.
Besoin de renouvellement narcissique : comme il n’a pas de Moi stable, le pervers narcissique cherche constamment une nouvelle source d’approvisionnement narcissique. Cela le pousse à séduire, puis exploiter, puis rejeter ou remplacer.
Paul-Claude Racamier et Marie-France Hirigoyen évoquent ce fonctionnement cyclique, où le temps relationnel est utilitaire, non affectif. L’autre n’existe que comme miroir ou outil.
« Le pervers narcissique ne peut rester longtemps en relation avec un objet stable : il a besoin d’un autre, mais pour l'utiliser, pas pour l’aimer. » — Marie-France Hirigoyen, Le harcèlement moral