Qu'est-ce que la sophrologie ?

La sophrologie est une méthode psychocorporelle qui vise à renforcer l’équilibre global de la personne en agissant simultanément sur le corps, l’esprit et les émotions. Elle s’appuie sur des techniques simples — respiration, relaxation, visualisation, ancrage — qui favorisent le bien-être, la gestion du stress et le développement personnel.

Elle repose sur un principe fondamental : l’unité des dimensions de l’être humain. Plutôt que de considérer le corps, le psychisme et les émotions comme des domaines séparés, la sophrologie agit sur leurs interactions, en mobilisant leurs synergies de façon positive.

Par la répétition des pratiques, elle constitue également un véritable exercice de déploiement de la conscience, qui s’appuie sur la plasticité cérébrale et permet de renforcer progressivement la présence à soi et au monde. Cette progression consciente favorise l’intégration durable des changements.

Enfin, la sophrologie correspond à une activation des ressources humaines, qu’il s’agisse de capacités physiques, mentales ou émotionnelles. Chaque séance vise à révéler, dynamiser et mettre en mouvement ces potentialités, souvent latentes, afin que la personne puisse mieux les mobiliser dans son quotidien.

Il existe donc une synergie entre les différentes dimensions fondamentales du sujet qui permet au pratiquant d’amorcer une dynamique positive qui retentit sur son équilibre global.

Ce processus est ordinairement désigné par l'expression "harmoniser le corps et l’esprit".

Une vision élargie de l’humain

On parle souvent de l’humain en trois dimensions : corporelle, psychique et émotionnelle. Ce découpage est pratique mais réducteur : il découle du langage, qui simplifie la réalité en catégories. En vérité, ces dimensions ne sont pas isolées mais forment un continuum dynamique sur lequel repose l'action de la sophrologie.

Les neurosciences montrent que les émotions sont à la fois mentales et corporelles. Une simple pensée peut provoquer une accélération cardiaque ou des frissons. Les émotions constituent donc des interfaces entre le psychisme et le corps, influencées par l’histoire de chaque individu.

Mais, l’être humain ne se résume pas au triptyque corps-psychisme-émotions. La psychologie intégrative explore un modèle étendu BPSES (bio-psycho-social-émotionnel-spirituel - on trouve aussi parfois le terme bio-psycho-socio-existentiel). Ses dimensions sociales, intellectuelles, idéologiques, philosophiques et spirituelles contribuent elles aussi à l'équilibre de l'être humain pensé dans sa globalité.

La sophrologie prend en compte cette complexité de la nature humaine comme autant de facteurs pouvant constituer des ressources intérieures.

Elle agit à la fois de façon consciente et inconsciente. Les exercices sont guidés et volontairement pratiqués, mais leurs effets s’installent progressivement dans les automatismes de la personne. Elle ne segmente pas l’humain : elle favorise une expérience unifiée de soi.

L’Arbre de l’Être
Symbole de l’unité humaine, il puise sa force dans ses racines, où s’ancrent les processus vitaux de l’inconscient. Son tronc et ses ramifications incarnent le corps, solide et vivant. De là s’élève le feuillage, qui déploie les multiples dimensions de l’esprit : émotions et pensées, valeurs et idéaux, morale et spiritualité.
La conscience éclaire certaines de ces hauteurs tandis que d’autres demeurent dans l’ombre de l’inconscient. Pourtant, rien n’est séparé : les racines, le corps et le feuillage communiquent en permanence. Corps, esprit et conscience s’entrelacent pour former l’unité vivante et indivisible de l’être humain.

Le corps-esprit dans sa complexité

Plus dans le détails

Maslow comme outil de réflexion

La pyramide de Maslow, souvent citée, n’est pas une vérité scientifique, mais elle constitue un support, une table de réflexion qui permet justement de se rendre compte que certaines aspirations (spirituelles, idéologiques, émotionnelles) peuvent interférer et combler des besoins matériels non satisfaits. Ainsi des éléments de couche supérieure peuvent potentiellement venir palier à des manques des couches réputées plus essentielles des couches plus basses. Cette compréhension permet également de situer le fonctionnement de l'être humain dans une complexité holistique.

Principes fondamentaux

Les bases de la sophrologie s'inscrivent dans la vision moniste et sur la notion de corps-esprit établis par la science.

La notion de corps-esprit occupe donc une place centrale en sophrologie .
Aujourd’hui, les neurosciences, la psychologie et la médecine démontrent que le corps et l’esprit ne sont pas séparés mais intimement liés. Nos pensées et nos émotions influencent directement notre organisme (respiration, rythme cardiaque, immunité), et inversement, l’état du corps agit sur le mental.

Lire l'article sur le corps-esprit :

« Le sens prime le confort » : une clé existentielle.

La formule d'Alain Crespelle (psychothérapeute de renom - spécialisé en Analyse transactionnelle) nous aide a comprendre la complexité humaine en rappellant que le confort, entendu comme réduction de la souffrance immédiate, ne suffit pas à nourrir l’humain. Ce qui permet de tenir, d’évoluer, de s’accomplir, c’est la présence d’un sens, c’est-à-dire :

  • une cohérence perçue entre son vécu et son histoire,

  • une orientation qui dépasse l’immédiateté,

  • une inscription de ses actes dans un horizon de valeurs.

Sans ce sens, le confort devient vide ; avec ce sens, même la difficulté ou l’inconfort peuvent être traversés avec dignité et créativité.

Les valeurs humaines comme axe transversal

Dans ce schéma étendu, les valeurs humaines jouent un rôle structurant :

  • Elles ne se réduisent pas à des préférences individuelles mais expriment ce qui relie l’individu à l’humanité (justice, solidarité, liberté, dignité, compassion…).

  • Elles donnent une direction à la subjectivité, soutiennent l’engagement et aident à intégrer l’expérience de la souffrance ou de l’incertitude.

  • Elles agissent comme des médiateurs entre les trois pôles bio, psycho et social, en les reliant à une transcendance, c’est-à-dire à quelque chose de plus grand que soi.